Le cancer du rein reste encore aujourd’hui difficile à soigner. Il y a encore quelques années, le patient n’avait que quelques mois à vivre une fois la maladie installée. Et même si l’espérance de vie s’est allongée de plusieurs années grâce à l’amélioration des traitements, cette pathologie est encore aujourd’hui considérée comme incurable. Mais cela pourrait peut-être changer avec la récente découverte du docteur Gilles Pagès, directeur de recherche à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) première classe et chef d’équipe au sein de l’Institut cancer et vieillissement (Ircan) de Nice.
Rendre le cancer du rein curable
Avec son équipe de scientifiques niçois, ils expérimentent en effet un médicament qui, combiné avec des traitements existants, permettrait de « retarder la maladie » afin qu’elle devienne « chronique » et non plus « incurable ». Au bout d’une quinzaine d’années de recherches, ils touchent enfin au but. « Quand il y a des métastases, la tumeur est incurable », expliquait en effet le docteur Pagès à France Bleu Azur lundi 9 mai. « On arrive pour le moment, uniquement, à retarder l’échéance fatale. » Avec ce nouveau médicament, qui « marche de manière vraiment très spectaculaire […] dans des tumeurs expérimentales chez l’animal », le médecin se montre très optimiste quant à son efficacité sur l’homme. Selon les chiffres de l’Institut national du cancer (Inca), le cancer du rein représente environ 3 % des cancers diagnostiqués chaque année en France, ce qui représente environ 15 000 nouveaux cas par an.
Une nouvelle molécule testée bientôt sur l’homme
Ce médicament devrait passer en essai clinique sur l’homme courant 2023. Le prix du fonds Amgen France pour la Science et l’Humain, d’un montant de 75 000 euros, qui a été attribué début mai au docteur Pagès pour son travail, devrait contribuer à financer la suite de ses recherches. Ces dernières, lui ont déjà permis de développer une molécule « redondante avec celle qui cible la protéine VEGF et inhibe la croissance tumorale », précise-t-il dans une interview publiée le 6 mai dans les colonnes de 20 Minutes. « Notre traitement, combiné à ceux qui existent déjà, permettra, on l’espère, de faire de cette maladie, une maladie curable. Mais rien que de pouvoir en faire une maladie chronique et permettre à des patients de vivre, c’est une immense fierté. » Le médecin ajoute que cette molécule pourrait permettre de traiter d’autres cancers comme le mélanome de l’uvée, qui se développe dans l’œil et qui est très agressif, ou les cancers de la sphère ORL.