C’est « une petite révolution de la prévention », se réjouissait le président de la République Emmanuel Macron lors de son annonce en décembre dernier. Depuis le 1er janvier 2023, tous les jeunes de moins de 26 ans peuvent désormais profiter de la gratuité des préservatifs masculins en pharmacie (Eden et Sortez couverts étant aujourd’hui les deux seules marques à s’inscrire dans ce dispositif).
Dorénavant, les officines s’ajoutent à la liste des lieux proposant des préservatifs gratuitement, à savoir les centres de dépistage, certaines associations et les infirmeries scolaires pour les mineurs.
Les infections sexuelles en hausse chez les jeunes
Cette réforme tend à agir sur la hausse des infections sexuellement transmissibles (IST), qui touche particulièrement les 15-24 ans. Selon les chiffres de Santé publique France, le nombre de nouveaux diagnostics d’infections à Chlamydia et à gonocoque était en augmentation entre 2012 et 2016. À cet égard, la gratuité des préservatifs en pharmacie se présente, pour le ministère de la Santé, comme « un outil supplémentaire pour lutter contre le Sida et les infections sexuellement transmissibles (Sida/VIH, blennorragie, herpès, syphilis, chlamydioses, hépatites B et C...). »
Pour éviter la transmission des germes, l’Assurance maladie conseille d’utiliser un préservatif « lors de chaque rapport sexuel et avec chaque partenaire tant que vous n’avez pas la certitude qu’il n’est pas porteur d’une IST ». Elle rappelle toutefois qu’il existe deux situations au cours desquelles la protection n’est pas complète : lors des infections à papillomavirus (d’où l’importance d’être vacciné), et lors de la première infection (primo-infection) et des poussées d’herpès génital, pointe l’Assurance maladie.
En dehors de ce contexte, le préservatif est également utilisé par certains comme moyen de contraception. Selon l’Insee, « l’usage du préservatif seul comme principal moyen de contraception augmente dans toutes les tranches d’âge et particulièrement chez les jeunes, où il a doublé en 6 ans (18,6 % des femmes de 20 24 ans en 2016 contre 9,0 % en 2010, et 16,3 % des femmes de 25-29 ans contre 7,7 % en 2010) ».
Une mesure initialement réservée aux 18-25 ans
Annoncée le 8 décembre dernier en marge d’une session territoriale du Conseil national de la refondation (CNR) par le président de la République Emmanuel Macron, cette mesure ne réservait initialement la gratuité des préservatifs en pharmacie qu’aux personnes majeures et jusqu’à 25 ans. Interpellé sur Twitter notamment par l’animateur Christophe Dechavanne, vivement engagé dans la lutte contre le Sida, sur la nécessité d’ouvrir cette mesure aux mineurs, le président a annoncé dès le lendemain l’élargir aux jeunes de moins de 18 ans.
Ce qui guide mon action, c’est de protéger nos concitoyens, de protéger notre jeunesse. Je vous réponds donc : banco, nous allons le faire. https://t.co/tyHCUtOeNX
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) December 9, 2022
Cette annonce s’appuie sur d’autres mesures, à savoir la gratuité de la contraception d’urgence pour toutes les femmes en pharmacie et le dépistage gratuit sans ordonnance élargi à d’autres infections sexuellement transmissibles que le VIH pour les moins de 26 ans. Le président entend en outre renforcer sa politique de prévention en santé, notamment pour la vaccination contre le papillomavirus.