Le 10 avril marquait le coup d’envoi de la nouvelle campagne de l’Agence de biomédecine pour le don de moelle osseuse. « Ces greffes sont cruciales pour traiter des maladies très graves comme les leucémies », rappelle l’Agence qui, malgré la mobilisation record de l’année derrière (38 314 nouvelles inscriptions sur le registre des donneurs), indique que le niveau de don reste encore insuffisant.
Pour répondre à la demande et « offrir les meilleures chances de guérison à chaque malade », elle cherche cette année à masculiniser, rajeunir et diversifier le registre national.
🎯 En 2023, les objectifs se concentreront sur le recrutement des profils les plus recherchés par les médecins greffeurs pour offrir les meilleures chances de guérison pour tous les malades.
3⃣ objectifs, à découvrir ci-dessous 👇 pic.twitter.com/ecJkgwaNKH
— Agence de la biomédecine (@ag_biomedecine) April 7, 2023
Quel est le profil idéal ?
« L’âge est l’un des critères les plus importants dans la sélection du donneur par les médecins greffeurs », révèle l’Agence de biomédecine. Les greffons issus de donneurs jeunes, plus riches en cellules souches hématopoïétiques (cellules sanguines produites par la moelle osseuse), ont en effet plus de chances de prendre. Les personnes entre 18 et 35 ans sont donc appelées en priorité à rejoindre le registre. Au-delà de cet âge, les promesses de dons ne sont plus acceptées, même si on peut donner jusqu’à 60 ans. Sachant qu’une personne est contactée, en médiane, 8 ans après son inscription sur le registre national, la sensibilisation des plus jeunes est d’autant plus nécessaire.
Les donneurs masculins sont également privilégiés : en effet, certains anticorps développés par les femmes lors d’une grossesse « complexifient l’appropriation du greffon de moelle osseuse du donneur par le malade », précise l’Agence.
Enfin, parce qu’une greffe de moelle osseuse doit être compatible avec le patient, « c’est-à-dire quelqu’un dont la carte d’identité immunologique est la plus identique possible à celle de la personne malade », le registre doit impérativement refléter la diversité de la population française. Les personnes de toutes origines sont donc invitées à s’inscrire pour devenir ce qu’on appelle des « veilleurs de vie ».
Vaincre la désinformation
La campagne annuelle déployée sur différents canaux sera également l’occasion de tordre le cou aux idées reçues. Il existe, par exemple, une confusion entre moelle osseuse et moelle épinière. De même, la différence entre inscription sur un registre et prélèvement n’est pas toujours bien comprise, et cela constitue un réel frein pour le recrutement de volontaires.
Pour toucher les plus jeunes, une vidéo de sensibilisation est publiée sur les réseaux sociaux. Elle met en scène un entraîneur de foot qui, devant constituer sa meilleure équipe de donneurs, sélectionne en priorité des hommes, jeunes et de toutes origines.
Une campagne d’affichage, notamment aux alentours des universités, et la diffusion de spots audio sur les plateformes d’écoute en streaming ou certaines radios communautaires viennent compléter cette communication. Et pour accroître sa visibilité, l’Agence de biomédecine prévoit également de sponsoriser des événements sportifs de proximité, dans plusieurs grandes villes de France.
Pour rappel, pour être inscrit au registre national, la personne doit être en parfaite santé. Elle doit également répondre à un questionnaire et effectuer un prélèvement biologique (échantillon salivaire ou prise de sang). Elle s’engage ensuite à rester joignable et disponible pour les examens médicaux en cas de compatibilité avec un receveur. Dans 75 % des cas, le don se fait par prélèvement sanguin.