Cinquante secondes pour comprendre comment détecter une scoliose chez votre enfant, et il ne vous faudra pas plus de temps pour réaliser le test par vous-même : dans une vidéo pédagogique, l’Académie nationale médecine et la Fondation Yves Cotrel pour la recherche en pathologie rachidienne indiquent comment réaliser un simple examen clinique. Il suffit d’observer le dos de son enfant, deux signes indiquent une scoliose. Le premier est la dissymétrie costale. Pour la repérer, demandez à votre enfant de se pencher vers l’avant, les mains entre les genoux, jambes tendues et jointes. Il faut alors examiner la courbure de son dos et voir si ses épaules sont bien à la même hauteur ou non. Second signe : l’apparition d’une « lucarne » entre le bras et le buste est visible quand l’enfant se tient debout, les bras le long du corps.
Plus le dépistage est précoce, plus la déformation reste minime
Si le dos ne semble pas droit, il est indispensable de consulter un médecin, qui confirmera le diagnostic à l’aide d’une radio et évaluera l’importance de la scoliose et son stade de développement. « Dépister le plus précocement possible permet d’envisager une déformation minime, une croissance la plus proche possible de la normale et, surtout, sans perte de la mobilité vertébrale, rappelle l’Académie de médecine. Lorsque la déformation est déjà importante, les traitements sont en effet difficiles, voire handicapants pour les enfants ou les adolescents dépistés trop tardivement, et les résultats parfois décevants. »
Un développement discret et progressif
La scoliose est une déformation de la colonne vertébrale et du dos qui se développe pendant l’enfance de manière insidieuse et touche davantage les filles que les garçons. Toute la difficulté réside dans le fait que les symptômes sont souvent absents et que la scoliose survient chez des enfants en parfaite santé. A noter que le sport ou le poids du cartable n’ont aucune incidence sur son apparition. Les causes peuvent être multiples – les explications penchent du côté de l’hérédité et de la génétique –, mais restent encore bien souvent inconnues. C’est la raison pour laquelle on parle de scoliose idiopathique. Elle touche de 2 à 3 % de la population.
La scoliose est à différencier de l’attitude scoliotique, qui est un problème de position : l’enfant se tient mal, mais il n’y a pas de déformation du dos.
Des traitements contraignants aux résultats parfois décevants
Les traitements les plus courants, efficaces seulement si la scoliose est dépistée à temps, se font par plâtre ou par corset. Ces solutions visent à guider la croissance de la colonne vertébrale en corrigeant la courbure de la scoliose, mais ne permettent pas de revenir sur la déformation déjà existante. Dans ses formes les plus graves, une scoliose peut nécessiter une intervention chirurgicale, qui consiste à souder entre elles les vertèbres déformées et enraidit ainsi inéluctablement une étendue plus ou moins grande de la colonne vertébrale. Reste que dans la majorité des cas la scoliose n’est pas évolutive et ne nécessitera pas de prise en charge autre qu’un suivi.