Violences éducatives ordinaires : près de 80 % des parents y ont encore recours

, par  Léa Vandeputte

Le premier baromètre des violences éducatives ordinaires révèle que près de 8 parents sur 10 usent de différentes formes de violences physiques et psychologiques, pourtant prohibées par la loi, pour éduquer leurs enfants.

La Fondation pour l’Enfance a publié, le 17 octobre, le tout premier baromètre des violences éducatives ordinaires (VEO). Réalisée par l’Ifop auprès de 1 314 parents d’enfants de 0 à 10 ans, cette enquête montre que près de 80 % des pères et des mères déclarent utiliser les VEO au cours de la semaine précédant l’enquête, et ce malgré la loi du 10 juillet 2019 qui précise que « l’autorité parentale s’exerce sans violences physiques ou psychologiques ».

Les violences morales demeurent

Les VEO recouvrent « toute forme de violence, qu’elle soit physique (ensemble des châtiments corporels : gifles, fessés, pincements, coups, morsures mais aussi l’insatisfaction de ses besoins physiologiques), psychologique (chantage, le déni des émotions de l’enfant, les moqueries, l’humiliation...) ou verbale (hurlements, injures, moqueries, condescendance...) », explique la fondation.
Selon le baromètre, ce sont les violences morales qui sont les plus pratiquées : 55 % des parents indiquent avoir « crié très fort » après l’enfant , 48 % « mis au coin ou puni dans sa chambre », 46 % « privé de quelque chose (dessert, écrans, bonbons, doudou) car il ne vous obéissait pas » et 42 % « promis quelque chose pour obtenir obéissance ». Même si la violence physique est moins présente, 23 % des parents disent tout de même avoir « donné une fessé », 20 % avoir « bousculé » et 15 % avoir « donné une gifle ».

Une notion encore trop floue

Autre enseignement, la connaissance du sujet des VEO est « assez floue », estime l’Ifop. Seulement 63 % des personnes interrogées connaissent la loi de 2019 interdisant les VEO. D’ailleurs, 83 % des parents estiment que l’interdiction législative n’est pas suffisante pour mettre un terme à ces violences et 75 % considèrent qu’elle est surtout symbolique. « Globalement, les parents se sentent assez mal informés sur les VEO, que ce soit sur ce qui constitue la violence éducative ordinaire et où placer la limite (48 % s’estimant bien informés), sur les aides pour réagir et éviter les violences éducatives ordinaires (46 % s’estimant bien informés) ou encore sur les structures et les professionnels pouvant les aider et les accompagner en matière d’éducation (41 % s’estimant bien informés) », constate l’institut d’étude.

Informer et accompagner

De son côté, la Fondation pour l’Enfance estime « qu’une loi ne suffit pas » et appelle les pouvoirs publics à accentuer la lutte contre les VEO. Elle a d’ailleurs émis trois préconisations pour y arriver. La première consiste à «  encourager les acteurs de soutien à la parentalité à aller au-devant des parents pour permettre la prise en charge d’un plus grand nombre de familles en difficulté ». La seconde est de financer des programmes de soutien à la parentalité « qui ont été évalués méthodiquement et qui ont fait leurs preuves ». Enfin, la fondation recommande de produire une information « claire et accessible » à destination de la population sur ce que sont les VEO.

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