En 2023, la France a enregistré une baisse significative de la mortalité, atteignant un niveau historiquement bas. Cette diminution est principalement attribuée à la réduction des décès dus au Covid-19. Cependant, des disparités, notamment territoriales, persistent.
La Direction de la recherche, des études et de l’évaluation des statistiques (Drees), le Centre d’épidémiologie des causes médicales de décès de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et Santé publique France ont analysé les causes médicales de décès des Français en 2023. Les résultats sont publiés conjointement dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire et dans Études et Résultats.
637 082 décès en 2023
La France a ainsi enregistré 637 082 décès en 2023, soit 36 000 de moins par rapport à 2022. Le taux de mortalité standardisé, ajusté pour tenir compte du vieillissement de la population, est de 828,3 décès pour 100 000 habitants. Ce taux a diminué de près de 60 décès pour 100 000 habitants par rapport à 2022, atteignant un niveau inférieur à celui de 2019.
« Ce niveau de mortalité, historiquement bas en 2023, est observé dans la grande majorité des pays européens, indique Santé publique France dans son communiqué. Pourtant, la mortalité en France reste supérieure à celle que l’on attendait si la tendance baissière observée au cours de la période 2015-2019 s’était prolongée jusqu’en 2023. »
L’impact du Covid-19 sur la mortalité
Plus de 60 % de la baisse des décès en 2023 s’explique par le ralentissement de ceux dus au Covid-19. Des diminutions sont également observées pour la majorité des grandes causes, même si elles sont moins importantes. Toutefois, la mortalité due aux maladies de l’appareil respiratoire et aux maladies infectieuses et parasitaires est en légère hausse.
Tumeurs et maladies cardio-neurovasculaires : les causes les plus fréquentes
Les tumeurs, c’est-à-dire les cancers, restent la première cause de décès en France. Ils représentent plus d’un quart des décès (27 %). Ils concernent des personnes en moyenne plus jeunes que pour les autres causes.
Globalement, ce type de mortalité continue de baisser. Cependant, les décès liés aux tumeurs du pancréas sont en hausse, tout comme celles du poumon, des bronches et de la trachée chez les femmes.
Les maladies cardio-neurovasculaires, quant à elles, ont causé plus d’un cinquième des décès (21,4 %). Elles demeurent la deuxième cause de mortalité, malgré un léger recul par rapport à 2022.
Selon une première estimation, les taux de mortalité associés à ces deux grandes causes de décès seraient « en légère baisse » en 2024. « En revanche, le nombre de décès du fait de ces maladies serait lui en hausse, ou stable, porté par les effectifs des générations du baby-boom de plus en plus nombreux aux âges avancés », estime Santé publique France.
Focus sur la mortalité infantile
Chez les enfants de moins d’un an, le taux de mortalité s’élève à 397,6 pour 100 000 enfants. Plus de la moitié des décès sont liés à une affection dont l’origine se situe dans la période périnatale (lire par ailleurs notre article sur la mortalité maternelle). Près d’un sur cinq est dû à une malformation congénitale ou une anomalie chromosomique.
Le taux de mortalité est de 10,8 pour 100 000 chez les 1-14 ans. En premier lieu (30 %), ce sont des causes extérieures qui expliquent ces décès. Il s’agit pour les trois quarts d’accidents de la vie courante et de transport. Viennent ensuite les tumeurs (17 % des décès).
Des disparités territoriales
Au niveau territorial, la mortalité est plus élevée que prévu dans les départements et régions d’outre-mer (Drom), notamment à Mayotte (+ 89 %) et en Guyane (+ 37 %). Elle est également plus forte dans le nord et l’est de la France métropolitaine. À l’inverse, elle est plus faible en Île-de-France (- 15 % par rapport à la moyenne nationale).
Les disparités territoriales sont particulièrement marquées pour les maladies cardio-neurovasculaires. Ainsi, ces types de décès sont plus importants dans les Drom qu’en métropole (sauf à Mayotte).
« De fortes disparités régionales et départementales s’observent aussi pour les maladies infectieuses, endocriniennes, respiratoires, et la Covid-19, constate Santé publique France. Au contraire, on décède autant de maladies du système nerveux dans chaque région. »
Enfin, 53 % des décès ont lieu en établissement de santé (public ou privé). Ils sont 24 % à se dérouler au domicile. Ces proportions sont comparables à 2022. À noter : la part (30 %) des décès de personnes en hospitalisation à domicile (HAD) est en hausse.