Rougeurs, picotements, sensations de brûlure ou de corps étranger dans les yeux ? Peut-être souffrez-vous de sécheresse oculaire, une affection dont les répercussions sur la vie quotidienne peuvent être particulièrement gênantes. Heureusement, des solutions existent pour y remédier. On fait le point pour vous.
La sécheresse oculaire (ou syndrome de l’œil sec) correspond à un défaut de lubrification, c’est-à-dire à une quantité insuffisante de larmes ou une mauvaise qualité de celles-ci. Or le rôle des larmes, composées principalement d’eau et de corps gras, est essentiel. Produites en permanence par les glandes lacrymales, puis étalées sur toute la surface de l’œil par le clignement des paupières, elles humidifient la cornée, la nourrissent et la protègent des agressions extérieures. Avoir les yeux trop secs n’est donc pas anodin, cela peut conduire à une perte de la netteté de la vision et à un inconfort oculaire parfois douloureux : picotements, brûlure, sensations de sable ou de corps étrangers dans les yeux, rougeurs ou paupières collées au réveil, sensibilité à la lumière et/ou au vent.
Vieillissement naturel de l’œil
L’âge est la première des causes du syndrome de l’œil sec. Avec les années, les glandes lacrymales s’atrophient, les muqueuses se lubrifient moins bien et les hormones, produites différemment, altèrent la qualité lipidique des larmes. Les personnes âgées, les femmes en particulier, sont les plus concernées.
Mais ce n’est pas tout : l’exposition à d’autres facteurs comme la pollution, le vent, l’air sec ou climatisé, la fumée de cigarette et l’usage prolongé des écrans peuvent aussi expliquer l’assèchement des yeux.
Enfin, la sécheresse oculaire est également causée par certaines maladies auto-immunes comme le syndrome de Gougerot-Sjögren, la polyarthrite rhumatoïde, la maladie de Crohn ou encore le lupus. Même chose pour d’autres pathologies qui entraînent une atteinte inflammatoire des paupières (blépharite) telles que la rosacée, la dermite séborrhéique ou les allergies oculaires.
Larmes artificielles, collyres, sérums…
Plus gênante que réellement grave, cette sécheresse se soulage par des traitements à base de larmes artificielles, de collyres, de sérums physiologiques ou de pommades.
Pour prévenir les symptômes, les ophtalmologistes recommandent de ne pas se frotter les yeux ou les paupières, de ne pas fumer, d’éviter l’air conditionné, d’humidifier et d’aérer les pièces régulièrement. Si vous travaillez avec un ordinateur, ne vous placez pas trop près de l’écran (40 centimètres minimum). N’hésitez pas à faire des pauses toutes les heures, en détournant simplement le regard ou en fermant les yeux.
Dans les cas de maladie auto-immune, des traitements spécifiques par voie générale agiront directement sur la cause et permettront d’améliorer les troubles. Pour les allergies, il s’agira avant tout de rechercher les allergènes en cause et de mettre en place des protocoles d’éviction particuliers avec un allergologue.
© C i E M / Delphine Delarue
Certains cas de sécheresse oculaire peuvent être liés à des médicaments
Dans son numéro de décembre, la revue médicale Prescrire explique que plusieurs médicaments courants peuvent être à l’origine d’une sécheresse oculaire. Les produits concernés sont les traitements indiqués en cas d’incontinence urinaire, certains neuroleptiques et antidépresseurs, les antiglaucomateux, les anti-inflammatoires non stéroïdiens, les antihistaminiques H1, les bêtabloquants et les bronchodilatateurs. D’autres médicaments, comme des antiacnéiques, des somnifères et des tranquillisants, étaient déjà connus pour induire un syndrome de l’œil sec. Si vous ressentez des symptômes, faites le point sur vos prescriptions avec votre médecin.