Réduire les maladies cardiovasculaires au féminin : c’est la mission que s’est fixée la fondation Agir pour le cœur qui déploie son bus rose aux quatre coins de la France. Objectif : sauver la vie de 10 000 femmes d’ici 5 ans.
Un dépistage ciblé et gratuit
Avec 76 000 décès par an, les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité féminine. Elles tuent chaque jour 200 femmes en France. « Dépistées à temps, ces pathologies sont pourtant évitables dans 8 cas sur 10 », précise Claire Mounier-Vehier, cardiologue et cofondatrice d’Agir pour le cœur des femmes. « Beaucoup de femmes précaires sont en rupture de soins. Sous-dépistées, elles présentent un très haut risque de mortalité après un premier accident cardiaque », explique la spécialiste. Pour y remédier, la fondation a créé Le Bus du Cœur des Femmes. Objectif : se rendre dans les quartiers défavorisés pour offrir un dépistage ciblé et gratuit. Reconnaissable à sa couleur rose, le bus équipé a déjà permis de dépister 4 000 femmes dans 17 villes depuis son lancement sur les routes en 2021. Après une préinscription auprès des services de la ville, les patientes suivent un protocole d’environ une heure comprenant un dépistage artériel et métabolique, un électrocardiogramme, un entretien gynécologique, diététique et addictologique. Et ensuite ? « Rester trois jours dans une ville n’est pas suffisant. À l’issue du bilan, les femmes sont remises dans un parcours de santé grâce à la caisse primaire d’assurance maladie, sollicitée dans chaque commune », reprend Claire Mounier-Vehier. Un autotensiomètre leur est également remis gracieusement afin de se mesurer à domicile.
Une urgence médicale et sociale
Afin de mieux cerner la réalité du terrain, les données de 1 065 femmes âgées de 15 à 90 ans ont été analysées anonymement par des chercheurs du CHU de Lille. Les résultats sont alarmants : 90 % des patientes dépistées cumulent au moins deux facteurs de risques cardiovasculaires, 68 % sont en surpoids ou en obésité. Des chiffres largement au-dessus des moyennes nationales. Autre constat inquiétant : le manque de suivi médical. Parmi les femmes rencontrées, 11 % des femmes n’ont pas de médecin traitant et plus 30 % n’ont aucun suivi gynécologique depuis plus de 3 ans. L’urgence d’une médecine préventive, en particulier pour les femmes vulnérables, est bien réelle. D’ici 2025, Agir pour le Cœur des femmes souhaite ainsi étendre son action à de nouvelles villes partenaires. Le bus rose poursuit sa tournée…
© C i E M / Céline Durr
Surveiller sa tension, c’est vital
Mesurant la pression du sang sur les parois des artères, la tension artérielle doit être dépistée au moins deux fois par an, tout particulièrement lors de la grossesse où en cas de prise de poids ou de symptômes d’alerte : céphalées, troubles de la concentration, fatigue, essoufflement, palpitations. Elle doit être inférieure à 135/85 mm Hg (millimètres de mercure) en automesure ou 140/90 mm Hg au cabinet médical.