Touchant 30 000 à 40 000 personnes en France, le lupus est une maladie inflammatoire chronique, majoritairement féminine et polymorphe en raison de ses diverses manifestations. Le lupus est longtemps resté sans traitement mais la palette thérapeutique s’étoffe enfin.
Le lupus est classé parmi les maladies auto-immunes, tout comme le diabète de type 1, et autres. Ces pathologies résultent d’un dysfonctionnement du système immunitaire qui s’attaque aux constituants de l’organisme, les « auto-antigènes », sans que la cause en soit formellement établie. Le lupus touche surtout les femmes (9 pour 1 homme) âgées de 15 à 40 ans, et se caractérise par une multitude de symptômes affectant divers organes (voir schéma) tels que la peau, les articulations, les reins, les poumons, le péricarde, le système nerveux, le sang, etc. La maladie débute par des signes avant-coureurs généraux tels que fièvre, malaises, fatigue et douleurs musculaires, avant de se manifester par une inflammation des articulations (polyarthrite) ou une rougeur de la peau (érythème) au niveau du visage. Les conséquences sociales pour les personnes peuvent être considérables.
Quels traitements existent ?
Aujourd’hui, le traitement repose sur les antipaludéens (hydroxychloroquine ou chloroquine), pouvant être associés à de faibles doses de corticoïdes. Dans les formes plus sévères ou actives de la maladie, des agents immunosuppresseurs ou immunomodulateurs sont employés. En cas de lupus avec présence d’auto-anticorps et une activité élevée de la maladie, le belimumab est préconisé. Toutefois, un nouveau médicament est disponible depuis le début de l’année 2023 en cas d’échec de ce dernier ou en remplacement de celui-ci : l’anifrolumab. Cette immunothérapie récente a obtenu une autorisation de mise sur le marché (AMM) européenne en tant que traitement supplémentaire pour les patients adultes souffrant d’un lupus érythémateux systémique modéré à sévère actif. C’est le tout premier traitement biologique ayant une indication dans le lupus qui n’est pas restreinte à un haut degré d’activité de la maladie. Il est disponible depuis quelques mois en France.
Comment agit l’anifrolumab ?
Dans le lupus, des niveaux élevés de certaines protéines (interférons de type I) stimulent l’activité du système immunitaire. Ce nouvel anticorps monoclonal humain se lie à un récepteur de ces interférons, restreignant leur action et réduisant ainsi l’inflammation. Son administration se fait par voie intraveineuse toutes les quatre semaines, à l’hôpital. L’anifrolumab est indiqué en France comme un traitement de deuxième ligne, en complément du traitement standard pour les adultes atteints d’un lupus modéré à sévère, actif malgré une thérapie standard bien conduite. Les études portant sur ce médicament ont montré qu’un certain nombre de patients sous anifrolumab ont obtenu une réduction de l’activité globale de la maladie et ont pu réduire leur consommation de corticostéroïdes.
En 2023, si les traitements ne permettent pas d’envisager la guérison des patients, ils visent de manière efficace à préserver leur qualité de vie, leurs fonctions vitales en cas de poussées sévères, à réduire l’inflammation et à prévenir les complications.
© C i E M / Hélène Joubert
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