Une nouvelle étude sur le don de gamètes et sa perception en France brosse le portrait d’un pays très favorable à la question.

Don de gamètes : les Français largement favorables

Une nouvelle étude sur le don de gamètes et sa perception en France brosse le portrait d’un pays de mieux en mieux informé sur cette question. Les jeunes semblent cependant moins concernés et moins enclins à donner.

L’Agence nationale de la biomédecine (ABM) a publié les résultats de son baromètre annuel sur la perception du don de gamètes en France. Trois ans après la loi de bioéthique du 2 août 2021, qui ouvrait la procréation médicalement assistée (PMA) aux femmes de même sexe et aux femmes non mariées, les dons de gamètes (soit les cellules germinales reproductives féminines et masculines – l’ovule et les spermatozoïdes) sont largement approuvés par les Français.

Un processus entré dans les mœurs

D’abord autorisés dans un cadre strict par une loi de 1994, les dons de gamètes semblent aujourd’hui entrés dans les mœurs. Selon l’ABM, 80 % de la population générale y est favorable ainsi que 78 % des Français en âge de donner. Parmi ces derniers, 42 % se disent même prêts à donner.

Toutefois, l’an passé, les Français étaient 86 % à être favorables aux dons. Un chiffre en baisse que l’Agence explique par le faible intérêt de la jeune génération sur la question. Les 18-24 ans ne sont en effet que 39 % à se déclarer prêts à faire un don, contre 62 % en 2023. Ils étaient d’ailleurs la tranche d’âge la plus favorable cette année-là.

Mieux informer

Les autres indicateurs prêtent à l’optimisme. « Après un recul causé par les évolutions de la loi de bioéthique du 2 août 2021 : 23 % des sondés estiment être bien informés sur le don de gamètes en 2024, contre 18 % en 2023 », précise dans son rapport l’Agence de biomédecine.

Si les chiffres sont encourageants, l’Agence insiste sur l’importante mission d’information et de communication qu’il reste à mener. Ainsi, 66 % des interrogés favorables aux dons estiment qu’ils ont besoin de plus d’informations sur le nombre de personnes en attente d’un don pour les encourager à entamer la procédure. De plus, 44 % estiment qu’ils manquent d’éléments, sur l’ensemble de la procédure.

Un nouveau levier et des freins

Savoir que des personnes sont en attente d’un don (d’autant plus dans l’entourage proche) est en effet le levier le plus efficace pour trouver des donneurs. Tout comme l’élargissement de la PMA au couple de femmes qui encourage le don pour 34 % des sondés, contre 31 % l’an passé. 

Plusieurs freins subsistent cependant et ils varient entre les hommes et les femmes. Le rapport explique que pour 33 % des hommes, « le fait que l’identité du donneur puisse être connue par la personne issue d’un don au moment de sa majorité » empêche certains d’entamer la démarche. Il faut savoir que la loi de bioéthique a également permis aux personnes issues d’un don de gamètes ou d’embryons de prétendre, à leur majorité, avoir accès à l’identité du ou des donneurs qui ont permis leur naissance mais aussi à des informations non identifiantes.

Du côté des femmes, 40 % ne sont pas prêtes à un don de gamètes à cause de « la méthode de prélèvement des ovocytes qui nécessite stimulation ovarienne et ponctions ».

© C i E M / Mathieu Yerle


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