Face au nouveau variant du virus Mpox, la vaccination est recommandée aux personnes qui ont eu un contact à risque.

Mpox : ce qu’il faut savoir sur le virus

Un nouveau variant du virus Mpox met les autorités sanitaires mondiales en alerte. Au point que l’Organisation mondiale de la santé a décrété qu’il s’agissait d’une urgence de santé. On fait le point.

Le virus Mpox circule activement en Afrique centrale et inquiète les autorités sanitaires. Face à cette situation, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a émis, le 14 août, une urgence de santé publique de portée internationale (USPPI). En cause : un nouveau variant plus contagieux et plus mortel.

Une maladie contagieuse

Le Mpox est aussi appelé Monkeypox, variole du singe ou variole simienne. C’est un virus, apparenté à celui de la variole, qui provoque une maladie infectieuse. L’incubation dure en moyenne 5 à 21 jours. La pathologie se manifeste d’abord par de la fièvre, des douleurs musculaires et une sensation de fatigue. Puis, des lésions de la peau apparaissent et évoluent dans les jours qui suivent.

Le patient est contagieux dès l’apparition des premiers symptômes et pendant, en moyenne, 2 à 4 semaines. Il doit alors appliquer les gestes barrières (port du masque, lavage des mains…). Le traitement consiste à lutter contre la fièvre et la douleur et à nettoyer les lésions cutanées. Des médicaments antiviraux peuvent également être prescrits aux personnes les plus fragiles.

Certaines complications (déshydratation, atteinte de la cornée, douleurs intenses…) peuvent cependant conduire à une hospitalisation. Les personnes immunodéprimées, les enfants et les femmes enceintes sont par ailleurs plus à risque de développer une forme grave.

Un variant sous étroite surveillance

Il existe deux sous-types de Mpox : le clade I (présent dans le bassin du Congo, en Afrique centrale) et le clade II (présent en Afrique de l’Ouest). De juillet 2022 à mai 2023, l’OMS avait déjà décrété une alerte maximale alors que le clade II s’était répandu dans une centaine de pays.

Aujourd’hui, c’est le clade Ib, un nouveau variant, qui inquiète. Ce variant fait apparaître des éruptions cutanées sur tout le corps. Avec les précédentes souches, les lésions étaient localisées (bouche, visage, parties génitales). Sa transmission, lors d’un contact direct avec une personne infectée, est également plus rapide. Enfin, son taux de mortalité peut atteindre 5 % chez les adultes et 10 % chez les enfants. « L’émergence d’un nouveau clade de la Mpox, sa propagation rapide dans l’est de la République démocratique du Congo et la notification de cas dans plusieurs pays voisins sont très préoccupantes », a ainsi indiqué le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l’OMS. Des cas de Mpox ont en effet été recensés au Burundi, au Kenya, au Rwanda et en Ouganda. La Suède a fait état d’une première contamination en Europe le 15 août dernier.

La vaccination pour lutter contre le Mpox

Face à cette situation, l’OMS préconise de lancer un plan de vaccination dans les zones touchées. L’organisation appelle à la solidarité internationale pour fournir des doses aux pays qui en ont besoin.

En France, deux vaccins sont proposés aux personnes adultes à risque. « Les enfants et adolescents jusqu’à 18 ans ainsi que les femmes enceintes ou allaitantes ne peuvent être vaccinés qu’après un avis spécialisé », précise l’Assurance maladie. La première dose d’injection doit avoir lieu idéalement dans les 4 jours à 14 jours qui suivent le contact à risque. Une deuxième dose est nécessaire entre 28 et 35 jours plus tard.

La Haute Autorité de santé (HAS) recommande par ailleurs la vaccination aux populations à risque. C’est notamment le cas les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes et des personnes transgenres qui ont de multiples partenaires ou des travailleurs du sexe.

Les personnes vaccinées contre la variole – c’est-à-dire celles nées avant 1977, date à laquelle la vaccination a été arrêtée en France (lire notre article sur l’histoire des vaccins) – bénéficient d’une protection partielle du fait de la proximité entre les deux virus.

Risque faible en France

« Aujourd’hui, en France, aucune contamination par le clade I n’a encore été recensée », rassure cependant le ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités. « Le risque d’infection par un virus Mpox de clade I pour la population européenne est considéré à ce jour comme faible par le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) », ajoute-t-il. Malgré tout, le ministère se tient prêt. « Les autorités sanitaires disposent, depuis l’épidémie de 2022, d’une stratégie de réponse face à une épidémie de Mpox, en termes de surveillance, prévention, diagnostic rapide, prise en charge des cas et des contacts, et vaccination », rappelle-t-il. En parallèle, une plateforme téléphonique d’information, Monkeypox Info service, a été mise en place pour répondre aux questions des Français. Elle est accessible tous les jours et gratuitement au 08 01 90 80 69.

© C i E M / Léa Vandeputte


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