Le cancer de l’endomètre est le plus répandu des cancers gynécologiques. Plusieurs associations de prévention de ces cancers s’associent le temps d’une grande campagne de sensibilisation.
Il est méconnu, même des femmes. Pourtant, le cancer de l’endomètre est le cancer gynécologique le plus répandu. Il atteint 8 800 femmes chaque année, et environ 2 500 en décède. Un vaste réseau de sociétés savantes tels que la Société française d’onco-gynécologie, le Collège national des gynécologues et obstétriciens français, la Société de chirurgie gynécologique et pelvienne et le Fonds pour la santé des femmes lancent une grande campagne de communication afin de mettre en lumière ses spécificités.
Des associations de patientes telles que Mon réseau cancer gynéco se sont aussi associées à l’opération. Portée par le slogan « l’endomètre est une orange turquoise », elle s’inscrit au sein de « Septembre turquoise », le mois de sensibilisation aux cancers gynécologiques.
Des symptômes, mais pas de dépistage
Le cancer de l’endomètre a pour particularité de ne pas avoir de programme de dépistage. Seul des symptômes peuvent alerter sur la présence de la maladie. Si les formes les plus précoces se déclarent avant le début de la ménopause, il survient le plus souvent après 60 ans, une fois la ménopause terminée.
Avant la ménopause, des saignements vaginaux en dehors des périodes de règles sont le principal signe avant-coureur. Après la ménopause, ces saignements, plus ou moins abondants, peuvent intervenir à tout moment. Ainsi, un diagnostic précoce par un gynécologue est le seul moyen de traiter au mieux la maladie et d’éviter les complications. Si la tumeur évolue, elle peut entraîner une perte de poids, des douleurs dans le bas-ventre et une grande fatigue, parfois accompagnée de fièvre.
L’endomètre est en effet composé de plusieurs couches, comme l’intérieur d’une orange. « L’endomètre, […] c’est la fine muqueuse qui tapisse l’intérieur de l’utérus, aussi appelé corps de l’utérus. Chez les femmes réglées, il s’épaissit sous l’effet des hormones durant la première partie de chaque cycle, précise le communiqué. En l’absence de fécondation, une partie de l’endomètre est alors évacuée : ce sont les règles. En cas de cancer, les cellules de l’endomètre se multiplient de façon anarchique, formant une tumeur. Si la maladie n’est pas dépistée et soignée à temps, la tumeur peut se propager au muscle utérin ou dans les organes voisins. »
Rester vigilante après la ménopause
Les principaux facteurs de risques sont, outre la génétique et les antécédents familiaux, l’obésité, le diabète, l’hypertension et le syndrome de Lynch. Ce dernier est une anomalie dans les gènes responsables de la réparation de l’ADN. Si sa prévalence n’est « que » de 5 % parmi les personnes atteintes d’un cancer de l’endomètre, les personnes atteintes du syndrome ont 40 % de risque de développer ce cancer.
Avoir été atteint d’un cancer de l’ovaire ou du sein auparavant est aussi un facteur pouvant influer. Le risque augmente notamment chez les femmes qui ont vu leur cancer du sein traité par tamoxifène, un anti-œstrogène. Il stimule en effet l’endomètre, favorisant parfois l’apparition de cellules cancéreuses. Le communiqué précise tout de même que « ses bénéfices restent supérieurs au risque de développer un cancer ».
Seule une grossesse ou une contraception oestroprogestative sont reconnues comme facteurs protecteurs du cancer de l’endomètre. Dès les premiers saignements anormaux, consultez votre gynécologue. Bien qu’il soit le 4e cancer le plus meurtrier pour les femmes selon l’Institut Gustave-Roussy, il est surtout celui qui se guérit le mieux.
© C i E M / Mathieu Yerle