L’audiogramme permet de déceler une perte auditive et son niveau. Découvrez les étapes de cet examen et ce que ses résultats révèlent.
L’audiogramme est un test réalisé après un interrogatoire et un examen des conduits auditifs externes et des tympans avec un otoscope, le plus souvent par un ORL et parfois par un médecin généraliste. Il comprend un test d’audiométrie tonale et un test d’audiométrie vocale, réalisés en cabine ou dans une pièce insonorisée, car les bruits de l’environnement perturbent les résultats. Cette évaluation de l’audition dure entre 45 et 60 minutes et les résultats se présentent sous la forme de graphique.
Test d’audiométrie tonale
« L’audiométrie tonale liminaire est l’examen de référence pour définir le niveau de surdité », explique le professeur Frédéric Venail, chirurgien otorhinolaryngologue et responsable de l’équipe médicale otologie et neuro-otologie au CHU de Montpellier. « Ce test consiste à envoyer des sons à différentes fréquences, avec un audiomètre, pour voir à partir de quelle intensité la tonalité est perçue. Il se fait déjà avec un casque, en conduction aérienne (le son chemine dans l’air via le tympan et les osselets pour atteindre l’oreille interne) pour mesurer à partir de quelle intensité la tonalité est perçue. Ce test est également effectué en conduction osseuse. Cela consiste à réaliser une vibration derrière l’oreille, directement dans l’oreille moyenne sans passer par le tympan et les osselets afin de déterminer des seuils auditifs », décrit le spécialiste. Les résultats sont présentés sur des courbes. Cette méthode permet également de rechercher si la courbe audiométrique est évocatrice d’une maladie et s’il existe une asymétrie d’audition entre les deux oreilles, qui témoigne également d’une pathologie. « Lorsque les courbes de conduction aérienne et de conduction osseuse se superposent, cela signifie que la surdité ne vient pas des osselets et du tympan, mais de l’oreille interne. Si elles ne se superposent pas, le problème auditif vient du tympan ou des osselets », explique le Pr Venail.
Test d’audiométrie vocale
« Dans la majorité des cas, le test d’audiométrie tonale liminaire est complété par une audiométrie vocale, informe le médecin ORL. Nous mesurons l’intelligibilité uniquement en conduction aérienne avec un casque, en faisant écouter à la personne, à différentes intensités sonores, une liste de mots qu’elle doit répéter. » Le résultat du test d’audiométrie vocale donne lieu également à la réalisation d’une courbe. Lorsque l’audiométrie vocale ne correspond pas à l’audiométrie tonale, une lésion au niveau des voies nerveuses auditives ou du cerveau peut être suspectée. « Aujourd’hui, l’audiométrie vocale peut être effectuée en ajoutant du bruit afin de se rapprocher des conditions de la vie réelle, les personnes souffrant de surdité étant d’abord gênées dans un environnement bruyant, indique le Pr Venail. Nous pouvons définir quel niveau de bruit altère la compréhension de la parole, en découvrant à partir de quand la personne ne peut répéter que la moitié des mots entendus. » Tous ces tests permettent de définir le niveau de surdité et d’en apprécier le mécanisme (problème provenant de l’oreille interne ou de l’oreille moyenne). Pour trouver la cause de la surdité, il faut réaliser des examens complémentaires.
© C i E M / Anne-Sophie Glover-Bondeau
Les seuils de surdité définis par l’audiogramme
À partir de l’audiogramme tonal, est calculée la perte auditive moyenne sur différentes fréquences. Au-delà de 30 décibels de perte auditive, on parle de surdité. En ce qui concerne l’audiogramme vocal, si l’intelligibilité des mots est de 50 % à une intensité supérieure à 30 décibels, on considère également qu’il y a une surdité.