La cataracte est l’un des troubles de la vision les plus fréquents : elle touche plus de 20 % de la population après 65 ans et plus de 60 % après 85 ans. Lorsqu’elle entraîne une gêne trop importante dans les activités quotidiennes, la chirurgie est la solution pour retrouver une bonne vue.
Vision floue, voilée, brouillée, sensation d’éblouissement, mauvaise perception des contrastes ou des reliefs, impression de halo autour des sources lumineuses… Tous ces signes sont ceux de la cataracte, une affection fréquente chez les seniors et qui altère la vision. Elle est due à une opacification du cristallin, cette lentille située derrière l’iris et la pupille. Celle-ci possède la capacité de modifier sa forme pour focaliser les rayons lumineux vers le centre de la rétine où se situent les cellules photoréceptrices. Ce processus d’accommodation permet d’adapter la vision à toutes les distances. Quand on souffre de cataracte, la lumière traverse difficilement le cristallin et parvient de manière atténuée sur la rétine, donc l’acuité visuelle diminue. Cette pathologie peut apparaître sur un œil, mais ce sont généralement les deux yeux qui sont touchés.
Une évolution lente
Une fois le diagnostic posé, et si la cataracte n’est qu’au début de son évolution, l’ophtalmologiste prescrit des lunettes adaptées. En revanche, si la correction ne suffit pas, il peut proposer de réaliser une opération, seul véritable traitement. Cette décision est prise lorsque la vue est trop altérée et que cela entraîne une gêne qui affecte la qualité de vie. Un bilan est alors réalisé. Une biométrie permet de mesurer les dimensions de l’œil et une kératométrie détermine la puissance réfractive de la cornée. Le tout permet de fixer les caractéristiques du futur implant. Le patient est également reçu par le médecin anesthésiste pour la consultation pré-anesthésie obligatoire.
15 à 30 minutes d’intervention
L’opération dure de 15 à 30 minutes. Elle se déroule le plus souvent en ambulatoire : il est possible de sortir de l’hôpital quelques heures après. La chirurgie de la cataracte est pratiquée sous anesthésie locale via des gouttes, du gel oculaire ou une injection d’anesthésiant autour de l’œil. Le chirurgien pratique une petite incision du sac cristallin – l’enveloppe qui entoure le cristallin – et se fait éventuellement aider par une assistance par laser. Une sonde à ultrasons est ensuite utilisée pour désagréger la matière du cristallin et l’aspirer. Le chirurgien insère alors l’implant intraoculaire. Ce dernier peut rectifier les autres défauts de vision. Dans ce cas, deux types existent : le monofocal, qui corrige soit la vision de près (hypermétropie), soit de loin (myopie), ou le multifocal, qui permet de voir de près comme de loin. Ce choix doit être discuté entre le patient et le chirurgien pour évaluer les avantages et les inconvénients de chaque solution.
Une bonne récupération
Les complications sont rares et les soins postopératoires sont limités. Une coque protectrice peut être placée devant l’œil et un collyre antibiotique ou inflammatoire est habituellement prescrit. Il faut aussi observer une courte période de repos d’une journée avant de reprendre une vie presque normale. Les activités qui risquent de traumatiser l’œil ou les efforts violents sont déconseillés les premières semaines. Chez la plupart des personnes, la vue s’améliore rapidement en quelques jours, pour d’autres, il faut attendre quelques semaines. Des contrôles ont lieu après l’opération pour évaluer l’acuité visuelle et, si nécessaire, proposer une correction optique.
© C i E M / Benoît Saint-Sever
Prévenir la cataracte
Si aucun traitement ne permet pour l’instant de prévenir la cataracte, il est cependant possible d’agir pour limiter les facteurs de risque. Les personnes diabétiques, qui sont plus susceptibles de développer cette affection, doivent ainsi être suivies de près par leur médecin. Pour la population générale, il est préconisé de ne pas fumer, de diminuer autant que possible sa consommation d’alcool et de protéger ses yeux du soleil avec des lunettes adaptées. Enfin, il est conseillé de faire surveiller sa vue régulièrement, même si l’on ne porte pas de lunettes, notamment à partir de 40 ans.