Les consultations blanches visent à rassurer les personnes présentant un handicap mental ou des troubles cognitifs. Elles facilitent leur prise en charge médicale en les familiarisant avec les lieux et le médecin. Deux ans après leur mise en place en médecine libérale, elles sont également remboursées par l’Assurance maladie dans le secteur de la chirurgie dentaire.
Cette mesure avait été annoncée il y a deux ans mais elle vient seulement de prendre effet pour la chirurgie dentaire. Le remboursement des « consultations blanches » était entré en vigueur le 1er avril 2022 pour les médecins généralistes et spécialistes, après des années de pratique sans véritable cadre légal.
Ces pré-consultations sans soins permettent aux personnes atteintes d’un handicap mental ou d’un trouble cognitif tel que l’autisme de se familiariser avec le cabinet, le médecin spécialiste qui va l’examiner, et l’acte médical que celui-ci va pratiquer. Une manière de faciliter la prise en charge médicale, pour le patient et pour le soignant. L’arrêté du 22 septembre 2021, actant la création du dispositif, expliquait qu’une consultation blanche « s’entend d’une part comme le temps de rencontre planifié entre le patient vivant avec un handicap et le praticien ainsi que son lieu de consultation (appropriation de l’espace, du matériel, reconnaissance des personnes), ou d’autre part comme une consultation au cours de laquelle les soins prévus n’ont pas pu être réalisés compte tenu du handicap du patient ».
Cinq consultations remboursées
Seul hic, ce nouveau type d’acte médical ne s’adressait pas aux actes de chirurgie dentaire. Il aura fallu la signature de la convention nationale dentaire 2023-2028 pour acter l’élargissement au secteur dentaire du remboursement des consultations par l’Assurance maladie, à compter du 25 février 2024. Désormais, les patients concernés par le dispositif ont le droit à cinq consultations blanches remboursées à hauteur de 23 euros, dans le cadre d’une même séquence de soins.
La chirurgienne-dentiste et présidente du Réseau prévention et soins odontologiques d’Île-de-France (Rhapsod’if), Aude Monnier Da Costa, explique auprès de France Assos Santé qu’« en cabinet dentaire, les séances blanches consistent à fractionner les étapes intermédiaires avant l’acte en lui-même, et à prévoir plusieurs séances pour que le patient, doucement, s’habitue aux temps d’attente, puis à prendre place dans le fauteuil du praticien, à ouvrir la bouche, à laisser le dentiste y introduire un miroir, une brosse à dents, etc ».
D’autres dispositifs peuvent être associés
France Assos Santé précise par ailleurs que ces remboursements pourront être associés à d’autres dispositifs déjà existants : le « forfait handicap », supplément de remboursements de 100 euros mis en place en 2019 pour les consultations à l’acte pour les personnes handicapées, et les consultations complexes réservées aux personnes en situation de handicap sévère, d’une valeur de 46 euros.
Cette mesure devrait faciliter l’accès aux soins bucco-dentaire des personnes en situation de handicap. Selon une étude Ladapt/Ifop datée de 2022, 50 % des personnes handicapées n’ont pas un accès suffisant aux soins dentaires (+ 22 points par rapport à la population générale).
© C i E M / Mathieu Yerle