Mars est le mois de mobilisation contre le cancer colorectal. À cette occasion, l’Institut national du cancer incite les 50-74 ans à réaliser un dépistage tous les deux ans. Détecté tôt, ce cancer guérit dans 9 cas sur 10.
L’Institut national du cancer (Inca) diffuse une nouvelle campagne d’information pour sensibiliser les Français de 50 à 74 ans à l’importance du dépistage du cancer colorectal. Celle-ci intervient dans le cadre de l’évènement baptisé Mars Bleu, qui justement, a pour objectif d’informer le grand public sur ce sujet de santé publique.
Le 3e cancer chez l’homme, le 2e chez la femme
Le cancer colorectal touche tous les ans 43 000 nouvelles personnes en France et provoque 17 100 décès. C’est le 3e cancer le plus fréquent chez l’homme (après celui de la prostate et du poumon) et le 2e chez la femme (après celui du sein).
Mais pour l’heure, seulement 34,3 % de la population cible utilisent l’autotest de dépistage. Il est pourtant simple à réaliser et pris en charge à 100 % par l’Assurance maladie. « Si le taux de participation atteignait l’objectif de 65 % fixé par la Stratégie décennale de lutte contre les cancers, 5 700 cancers colorectaux et 6 600 décès pourraient être évités chaque année », estime l’Inca.
Un test à faire à la maison
Le film de la campagne, diffusé à la télévision et sur Internet, aborde le sujet du dépistage sur un ton léger et décalé. Il encourage les femmes et les hommes de 50 à 74 ans à le réaliser.
Ces derniers reçoivent, tous les deux ans, une invitation de l’Assurance maladie à participer gratuitement au dépistage organisé. Il suffit ensuite de retirer son kit auprès d’un professionnel de santé (médecin généraliste, gynécologue, gastro-entérologue, pharmacien). Il est aussi possible de le commander sur le nouveau site de l’Inca Jefaismondépistage.e-cancer.fr présenté lors de la Journée mondiale contre le cancer du 4 février (lire notre article). Ensuite, il s’agit d’effectuer un prélèvement rapide et indolore dans les selles directement depuis chez soi. Puis, il faut envoyer l’échantillon par courrier au laboratoire d’analyse qui vérifiera l’absence ou la présence de traces de sang.
Si le test est négatif, rendez-vous dans deux ans pour une nouvelle vérification. Si en revanche il s’avère positif (environ 4 % des cas), le médecin oriente vers un gastro-entérologue. Il réalisera une coloscopie pour rechercher l’origine du saignement et proposer des soins adaptés. « Détecté tôt, un cancer colorectal se guérit 9 fois sur 10 », rassure l’Inca.
L’âge : le premier des facteurs de risque
Le dépistage cible les 50-74 ans, car l’âge est le premier facteur de risque de développement du cancer colorectal. Avant 50 ans, sa survenue reste très rare chez les personnes sans facteur de risque spécifiques et après 74 ans, il est simplement recommandé de consulter son médecin traitant en cas d’inquiétudes particulières.
Quel que soit son âge, les autorités sanitaires préconisent de consulter rapidement en cas de présence de sang visible dans les selles, de douleurs abdominales, de troubles digestifs inhabituels et persistants (diarrhée ou constipation), d’amaigrissement inexpliqué ou encore d’anémie. Les antécédents personnels ou familiaux doivent par ailleurs amener à réaliser un suivi particulier.
Comme pour de nombreuse pathologie, les habitudes de vie ont aussi un effet important. La consommation d’alcool et de tabac, la sédentarité, l’inactivité physique, le surpoids et l’obésité, une alimentation pauvre en fibres mais riche en viande rouge ou en charcuteries peuvent le favoriser. C’est pour cela qu’il est important d’adopter un mode de vie sain.
© C i E M / Léa Vandeputte