À l’occasion de la remise d’un rapport sur la ménopause en France, le gouvernement a annoncé quatre priorités pour améliorer l’information et la prise en charge des femmes.
La députée du Loiret Stéphanie Rist a remis, le 9 avril, un rapport de mission sur la ménopause en France, réalisé avec l’appui de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS). Celui-ci répondait au souhait exprimé par le président de la République, Emmanuel Macron, en mai 2024, de « faire évoluer la perception de la ménopause dans la société et d’améliorer l’information et la prise en charge des femmes ».
17,2 millions de Françaises concernées
La France compte 17,2 millions de femmes de plus de 45 ans concernées par la ménopause. Cela représente la moitié des femmes du pays et un quart de la population. Le rapport indique que 87 % d’entre elles ressentent au moins un symptôme et 20 à 25 % font face à des troubles sévères.
Par ailleurs, 50 % des Françaises considèrent que la ménopause a des conséquences sur leur travail. Cet impact est aussi visible dans d’autres pays. Ainsi, 10 % des femmes disent avoir démissionné de leur travail à cause de leurs symptômes au Royaume-Uni. Au Canada, ce sont 540 000 jours de travail qui sont perdus chaque année pour cette même raison. Le Japon a quant à lui estimé le coût du défaut de considération pour la ménopause à 11,57 milliards d’euros par an.
L’impact des symptômes de la ménopause sur la qualité de vie
La ménopause se manifeste en effet par une variété de symptômes qui peuvent considérablement affecter la qualité de vie. Parmi les plus courants, les bouffées de chaleur se caractérisent par une sensation soudaine de chaleur. Elles sont parfois intenses au point de provoquer un malaise. Elles peuvent être accompagnées de rougeurs sur le cou et le visage, ainsi que de sueurs abondantes. Enfin, elles peuvent survenir à tout moment du jour ou de la nuit.
La ménopause peut également troubler le sommeil. En cause : des réveils fréquents ou des sueurs nocturnes notamment. Les femmes peuvent par ailleurs faire face à de la sécheresse vaginale, à une diminution du plaisir et du désir. Elle peuvent être aussi confrontées à des troubles urinaires. À cela, s’ajoutent les troubles cognitifs et de l’humeur (difficultés de concentration, irritabilité…), des douleurs articulaires, une prise de poids, etc.
Reconnaître et comprendre ces symptômes est donc essentiel pour mieux accompagner les femmes durant cette période de transition.
Des pistes à suivre pour améliorer la situation
Pour mieux appréhender cette réalité, 139 femmes ont été auditionnées par la mission et 1 380 témoignages ont été recueillis. Ces échanges ont permis de dégager 25 recommandations « applicables et réalisables dans les deux années à venir », précise la députée. Elles tournent autour de trois axes : l’information et l’écoute des femmes, l’accompagnement sanitaire, et la prise en compte de la ménopause au travail. « Ces recommandations tracent des pistes concrètes pour faire évoluer positivement la vie des femmes », estime Stéphanie Rist.
Informer davantage
De leur côté, Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités, Yannick Neuder, ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins et Aurore Bergé, ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations ont salué « la qualité du rapport » qu’ils ont reçu. Ils ont également décliné leurs « priorités pour accompagner les femmes en prévention de la ménopause ». Elles sont au nombre de quatre.
La première consiste à mettre en place une consultation dédiée à la ménopause. Chaque femme devrait donc bénéficier d’un rendez-vous spécifique avec un professionnel de santé (médecin généraliste, gynécologue ou sage-femme). « Cette mesure permettra un accompagnement personnalisé, intégrant les dimensions gynécologiques, cardiovasculaire et ostéoarticulaire de cette étape de vie », indique le communiqué.
Le deuxième axe vise à renforcer l’information dès le plus jeune âge. « La ménopause ne doit plus être un angle mort de la santé des femmes », estiment les ministres. Des programmes éducatifs, en lien avec l’Éducation nationale, et une campagne de communication grand public seront organisés. Les contenus des sites comme Ameli.fr, Sante.fr et Sante.gouv.fr, vont également être actualisés en ce sens.
Faire connaître et parler de la ménopause
Le soutien à la recherche médicale constitue la troisième priorité. « Le gouvernement s’engage à faire de la ménopause une thématique prioritaire dans les appels à projets de recherche pilotés par le ministère de la Santé, est-il indiqué. Une dynamique essentielle pour faire progresser les connaissances scientifiques et garantir des soins adaptés et fondés sur les dernières données disponibles. »
Enfin, la dernière mesure concerne le monde du travail. Afin de mieux prendre en compte l’impact de la ménopause, ce sujet sera intégré aux visites médicales de mi-carrière. Celles-ci s’effectuent à l’âge de 45 ans (lire aussi notre article sur le dossier médical en santé au travail). De plus, le gouvernement souhaite qu’une étude estime les conséquences sur l’activité professionnelle des femmes. Elle sera commandée par le service France stratégie commande
Ces mesures sont un premier pas vers une reconnaissance de la ménopause au sein du système de santé et, plus largement, de la société.