Le numérique pour une santé « augmentée » du patient

5/9 Trois questions au Docteur Alain Scheimann

Endocrinologue, diabétologue, nutritionniste et auteur de Mieux vivre avec la santé connectée (Éditions in press)

Quels sont les avantages des objets connectés ?

En santé, il convient de différencier deux groupes d’objets connectés. Tout d’abord, ceux dédiés au bien-être et aux loisirs qui aident l’usager à rester en forme en obtenant des informations sur sa santé (applications sur le sommeil ou l’alimentation, montre connectée…). Puis, les objets connectés reconnus en tant que dispositifs médicaux et destinés aux malades, qui mesurent puis envoient au personnel médical certaines constantes (tensiomètres ou glucomètres connectés, par exemple) : il s’agit là de télésurveillance*. Ces outils numériques offrent la possibilité à l’usager de mieux connaître son corps et sa réaction, notamment face à la maladie – on parle d’éducation thérapeutique –, mais aussi de mesurer les bénéfices de ses efforts. Prendre en main sa santé, c’est aussi mieux la comprendre.

Comment les utiliser ?

Les objets connectés aident les personnes à acquérir une bonne hygiène de vie. Je conseille de les utiliser le temps de mettre en place de bonnes attitudes, puis d’arrêter le contrôle tout en conservant ces nouvelles habitudes. Je recadre aussi ceux qui voudraient toujours en faire plus : mieux vaut se fixer des micro-objectifs pour obtenir une progression lente mais significative et durable.

Quelles sont les précautions à prendre ?

Il est important d’être accompagné car pour bien interpréter les données, il faut les replacer dans un contexte. Un tensiomètre connecté par exemple ne doit pas être utilisé après un effort ou un gros repas, au risque de fausser les données. Précisons aussi que ces dispositifs médicaux ne s’adressent pas au grand public, même s’ils sont accessibles pour certains sans prescription.

Certes, ces objets connectés allègent grandement le quotidien des malades chroniques, mais il demeure important de consulter régulièrement un médecin pour vérifier le contrôle de la maladie et réajuster au besoin le traitement.

*Depuis le 1er juillet 2023, la télésurveillance est remboursée par la Sécurité sociale pour certaines pathologies (insuffisance cardiaque, insuffisance rénale, insuffisance respiratoire et diabète). D’autres pourraient être prises en charge à l’avenir, après évaluation par la Haute Autorité de santé (HAS).

Dossier rédigé par Constance Périn / © C I E M

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