OMS : l’histoire d’une coopération internationale pour la santé

Née au sortir de la Seconde Guerre mondiale, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) est le fruit de la volonté d’États de se regrouper pour protéger, ensemble, la santé de leurs populations. Depuis soixante-quinze ans, elle mène et coordonne de nombreux programmes de prévention et de soins sur tous les continents.

1945  – Les prémices

En avril 1945, lors de la Conférence de San-Francisco qui a donné naissance à l’Organisation des Nations unies (ONU), les représentants du Brésil et de la Chine proposent de créer une organisation internationale chargée de la santé. Un comité préparatoire se réunit à Paris du 18 mars au 5 avril 1946 pour organiser une conférence sur le sujet et élaborer des projets de constitution.

1946  – Signature de la Constitution de l’OMS

La Conférence internationale de la santé qui s’est tenue à New-York du 19 juin au 22 juillet 1946 aboutit à la signature par 61 États (51 membres de l’ONU et 10 autres États) de la Constitution de l’OMS. Celle-ci entre réellement en vigueur le 7 avril 1948. Le préambule et l’article 69 de la Constitution disposent que l’OMS est une institution spécialisée des Nations unies.

1948  – La première assemblée mondiale de la santé

En juin 1948, la première assemblée de l’OMS se tient à Genève (Suisse), ville choisie comme siège. Au total 53 membres, 9 observateurs et des représentants de plusieurs organisations telles que l’ONU ou l’Organisation panaméricaine de la santé (organisation de santé publique sur le continent américain) sont présents. Six bureaux régionaux sont ensuite créés entre 1949 et 1952 (celui de l’Europe est mis en place en 1951).

1955  – La lutte contre le paludisme

L’OMS lance un programme mondial d’éradication du paludisme, une pathologie infectieuse potentiellement mortelle due à des parasites transmis à l’homme par la piqûre de moustiques infectés. Sur les 14 années de sa mise en œuvre, il a permis d’éliminer la maladie dans 15 pays sans pour autant parvenir à la supprimer totalement de la surface du globe.

1966  – Vers la fin de la variole

Cette année-là, l’Assemblée mondiale de la santé prend une mesure décisive : elle lance un programme intensif d’éradication de la variole, combinant vaccination et surveillance de l’épidémie, avec un budget dédié. Cette maladie causée par un virus, appelée aussi petite vérole, est très contagieuse et mortelle. Le programme est un succès. Le 8 mai 1980, l’OMS déclare officiellement que : «Tous les peuples du monde sont désormais libérés de la variole ».

1978  – La « Santé pour tous »

La déclaration d’Alma-Ata – du nom d’une ville du Kazakhstan – du 12 septembre 1978 constitue un jalon important de l’histoire de l’OMS. Rédigée à l’issue de la Conférence internationale sur les soins de santé primaires, elle met en avant « la nécessité d’une action urgente de tous les gouvernements, de tous les personnels des secteurs de la santé et du développement ainsi que de la communauté internationale pour protéger et promouvoir la santé de tous les peuples du monde». Elle donne naissance à la stratégie « Santé pour tous d’ici l’an 2000 ».

1985  – La prévention du VIH/Sida

Le 15 avril, la première Conférence mondiale sur le Sida s’ouvre à Atlanta (aux États-Unis), sous l’égide de l’OMS et du département américain de la Santé. De nombreux experts internationaux se réunissent afin d’échanger et établir des stratégies pour la prévention et le contrôle de l’épidémie. Au total, 1,5 million de personnes vivent alors avec le VIH.

Quelques années plus tard, le 1er décembre 1988, le directeur général de l’OMS annonce la création de la première Journée mondiale contre le sida. Cette même année, l’Organisation publie ses premières recommandations sur la prévention de la transmission du VIH de la mère à son enfant.

En 2003, l’OMS et l’Onusida lancent l’initiative « 3 by 5 » qui consiste à fournir aux personnes vivant avec le VIH dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires un traitement antirétroviral.

2009  – La pandémie H1N1

Fin avril, un nouveau virus de la grippe – la souche H1N1 – a fait son apparition chez l’homme et se répand rapidement à travers le monde. Le 11 juin, l’OMS déclare la première pandémie de grippe depuis 1968. Sa fin sera proclamée le 10 août 2010. Cet événement a révélé un manque de préparation de l’institution, des difficultés pour évaluer la sévérité (transmission, gravité de la maladie et impact) de la pandémie et pour appliquer des plans de communication et de gestion.

2014  – Une réponse jugée « lente » face à Ébola

Face à la flambée épidémique sans précédent du virus Ébola, l’OMS coordonne la lutte. Mais la manière dont l’organisation gère l’épidémie suscite des critiques : on lui reproche «une réponse lente et insuffisante». Elle va alors se réformer afin d’améliorer ses capacités d’intervention en cas d’urgence et d’être mieux préparée face aux épidémies de grande ampleur et aux situations d’urgence.

2020  – La déflagration Covid-19

Le 31 janvier, l’OMS déclare une «urgence sanitaire mondiale» face à l’épidémie de Covid-19. Elle finalise son Plan stratégique de préparation et de riposte le 3 février.

Le 11 mars, face au niveau de propagation de la maladie, elle l’évalue comme «pouvant être caractérisée de pandémie». L’OMS participe par ailleurs à la mise en place du mécanisme Covax qui a pour but d’accélérer la recherche d’un vaccin efficace dont tous les pays pourraient bénéficier.

En novembre, elle lance une campagne de prévention autour de messages simples pour se protéger du Covid-19 : se laver les mains, porter un masque, tousser et éternuer dans le pli du coude, garder ses distances et ouvrir régulièrement ses fenêtres.

Le 31 décembre, le premier vaccin est validé au titre de la procédure pour les situations d’urgence, d’autres suivront ensuite. Ce n’est que le 5 mai 2023 que la maladie ne sera plus considérée comme une urgence de portée internationale.

© C i E M / Benoît Saint-Sever

Sources : OMS, Les dix premières années de l’Organisation mondiale de la santé, La deuxième décennie de l’Organisation mondiale de la santé 1958-1967, Wikipédia, Parlement européen : Europarl.europa.ue.

Que fait l’OMS ?

Les grands domaines d’action de l’OMS concernent les maladies transmissibles et non transmissibles, la promotion de la santé à toutes les étapes de la vie, les systèmes de santé ainsi que la préparation, la surveillance et la riposte aux situations d’urgence.

Une Constitution fondée sur des principes

Le préambule de la Constitution de l’OMS édicte des principes « à la base du bonheur des peuples, de leurs relations harmonieuses et de leur sécurité », parmi lesquels :

  • La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité.
  • La possession du meilleur état de santé qu’il est capable d’atteindre constitue l’un des droits fondamentaux de tout être humain, quelle que soit sa race, sa religion, ses opinions politiques, sa condition économique ou sociale.

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