Du 9 au 16 mars, le public est invité à s’informer sur les maladies rénales et à se faire dépister gratuitement à l’occasion de la Semaine du rein. De nombreuses actions sont organisées à travers la France pour faire mieux connaître les facteurs de risque et les traitements possibles.
Un événement à la fois national et international. La semaine du rein débute ce samedi 9 mars, en France et bien au-delà. Dans l’Hexagone, l’opération est menée par le « réseau solidaire en action » France Rein. L’association a choisi de suivre le thème de la World Kidney Foundation, qui coordonne l’événement sur les cinq continents. Cette année, l’opération met l’accent sur « un accès aux soins équitable et une prise en charge optimale de votre santé rénale ».
Des colloques, des stands d’information et de dépistage seront disponibles sur chaque lieu de rassemblement, plus de 200 sites, avec un seul mot d’ordre : vérifier le bon fonctionnement de ses reins et prévenir les maladies rénales. France Rein propose une carte interactive des manifestations organisées durant cette semaine spéciale.
L’importance du dépistage pour une prise en charge précoce
Maladies cardiovasculaire, auto-immune ou urologique, obésité, consommation de tabac et d’alcool, sédentarité, antécédents familiaux, exposition à des toxiques… Les facteurs de risque de développement de maladies rénales sont nombreux. Un risque démultiplié lorsqu’il entraîne diabète et hypertension artérielle, les deux causes principales mises en avant pour expliquer l’apparition d’une insuffisance rénale chronique.
Le risque s’aggrave à partir de 60 ans, un âge où l’état de fonctionnement des reins peut commencer à se détériorer, chez l’homme comme la femme. Bien avant d’atteindre la soixantaine, il est recommandé de faire des examens tous les 5 ans, tout au long de la vie d’adulte, et même chez les personnes en bonne santé. Chez les personnes à risque, un suivi annuel est recommandé (dosage sanguin et analyse d’urine).
Souvent invisible, la maladie rénale chronique se développe en silence et empêche les reins de filtrer le sang. L’Inserm estime ainsi que « 5 à 10 % des Français souffriraient d’une maladie rénale pouvant conduire à une insuffisance rénale », mais l’ignorent encore. Grâce aux avancées de la recherche au cours des dix dernières années, l’insuffisance rénale peut être prise en charge et sa progression ralentie. D’où l’importance d’un dépistage précoce.
Insuffisance rénale et traitements
Si l’insuffisance rénale est détectée à un stade avancé, la dialyse ou la transplantation sont alors les seuls traitements possibles pour le patient. L’Assurance maladie estime qu’environ 45 % des patients en insuffisance rénale terminale étaient porteurs d’un rein greffé, et 55 % étaient sous dialyse. Cette technique de purification du sang, qui arrive dans les reins via une membrane, peut parfois s’avérer très lourde, notamment dans les premiers mois de traitement. La dialyse indépendante, qui s’effectue à domicile, permet au patient de continuer sa vie de manière relativement stable.
Pour les malades nécessitant une transplantation, la difficulté de trouver un donneur compatible rend l’opération périlleuse. En 2022, l’Agence de Biomédecine dénombre 3 252 greffes rénales réalisées au cours de l’année, et estime qu’environ 33 000 personnes vivent avec une greffe de rein dans notre pays.
© C i E M / Mathieu Yerle