Dans nos sociétés, la vie sexuelle des aînés est un sujet au mieux tabou, au pire empreint de préjugés. Pour briser les idées reçues, le rapport « Vie affective, intime et sexuelle des personnes âgées »* réalisé par les Petits frères des pauvres, lève le voile sur l’intimité des seniors et confirme qu’il n’y a pas d’âge pour aimer.
Les personnes âgées n’ont plus d’activité sexuelle.
Faux. Une personne de plus de 60 ans sur deux (52 %) déclare avoir des relations intimes/sexuelles et la grande majorité en sont satisfaites. En outre, 91 % des personnes âgées et en couple éprouvent du désir pour leur partenaire. Pour la majorité des répondants, l’activité sexuelle n’a pas de limite d’âge, même si 34 % l’estiment autour de 78 ans. L’âge a malgré tout un impact sur la sexualité des seniors : quand 70 % des 60-64 ans affirment avoir des relations sexuelles, ils ne sont plus que 32 % dans la tranche 80-84 ans, et seulement 8 % au-delà de 85 ans.
Les problèmes de santé des personnes âgées expliquent notamment le manque d’intimité.
Vrai. Les problèmes de santé expliquent pour 32 % des personnes âgées une vie sexuelle qui ne leur convient pas. La première source d’insatisfaction (42 %) demeure toutefois la fréquence des rapports.
Les aides à l’érection sont dangereuses pour le cœur.
Faux. La dysfonction érectile, qui se traduit par l’incapacité d’obtenir ou de maintenir une érection suffisante permettant un rapport sexuel, est normale avec l’âge. Elle peut être compensée par des facilitateurs de l’érection, qui s’exerceront en cas de stimulation sexuelle. Ils ne sont pas dangereux pour le cœur, toutefois, leur prescription doit être faite par un médecin, qui réalisera en amont un examen clinique de l’état du cœur et des vaisseaux sanguins. Il veillera également aux risques d’associations médicamenteuses. Notons cependant que ces difficultés sexuelles peuvent être les premiers signes de pathologies cardiovasculaires. La dysfonction érectile touche entre 20 à 40 % des hommes de 60 à 70 ans, et entre 50 à 100 % des hommes entre 70 et 80 ans, selon l’Association française d’urologie.
La ménopause a un impact sur la sexualité des femmes.
Vrai. Avec l’âge, le corps de la femme évolue. La lubrification est par exemple moins importante. Des solutions existent, comme des gels, des ovules ou des produits à base d’acide hyaluronique. Les bouleversements hormonaux peuvent impacter la libido et modifier les sensations de l’excitation et de l’orgasme.
Un corps vieillissant n’est pas attirant.
Faux. Un corps qui vieillit peut rester désirable selon 71 % des personnes âgées. Et chez les 80 ans et plus, deux répondants sur cinq (41 %) déclarent se trouver séduisants.
La sexualité est un thème que les seniors ne veulent pas évoquer.
Faux. Ils déclarent à 82 % être à l’aise avec le sujet. Cependant, 53 % d’entre eux estiment qu’il demeure tabou pour la société et sont 25 % à considérer qu’il met mal à l’aise leur entourage familial proche, redoutant la réaction de leurs enfants s’ils étaient amenés à fréquenter intimement une nouvelle personne. Un effort collectif semble donc nécessaire pour briser les préjugés et permettre aux aînés de vivre une sexualité épanouie qui leur ressemble.
© C i E M / Constance Périn
*Rapport réalisé à partir d’une étude CSA Research, septembre 2022.