4/4 Trois questions à Patrice Tripoteau, directeur général adjoint d’APF France handicap
Quel est le regard de l’association concernant les mesures prises ces cinq dernières années ?
Il y a eu des dynamiques autour de l’emploi et une amélioration de la scolarisation des enfants en situation de handicap. Autre avancée, la création de la branche autonomie et le droit de vote des personnes placées sous tutelle. Dans le bilan du dernier quinquennat, nous pointons deux points noirs : la diminution de l’APL de 5 euros et la loi Élan qui instaure un seuil de 30 % de logements neufs accessibles aux handicapés.
Quelles sont les attentes de l’association et ses principales revendications ?
Le premier point est le pouvoir d’achat et la revalorisation des minimas sociaux. Il faut venir en aide aux bénéficiaires de l’AAH mais aussi des pensions d’invalidité. La prime de Noël exclut les bénéficiaires de l’AAH, ce que nous regrettons. Nous réclamons aussi des avancées au niveau de l’accessibilité et nous souhaitons que la notion de handicap soit inscrite dans la constitution dans le cadre de la lutte contre les discriminations. Il faudrait revoir cette notion qui ne prend pas suffisamment en compte les notions environnementales. Enfin, nous militons pour une prestation universelle à l’autonomie des personnes âgées et handicapées sans distinction en fonction de l’âge.
Le regard de la société sur le handicap a-t-il changé ces dernières années ?
Oui, mais on entend certaines personnes dire que ce n’est pas évident d’accueillir des personnes en situation de handicap à l’école ou que l’accessibilité coûte cher. Le point noir concerne les aides à domicile et les recrutements dans certains établissements. Certains services se dégradent et des personnes à domicile n’arrivent pas à trouver d’aide humaine. Il y a donc un véritable enjeu de valorisation de ces métiers du médico-social et de l’intervention à domicile.