L’hiver, c’est la saison des virus. Pour s’en protéger, il faut renforcer les défenses de votre organisme. Beaucoup d’idées reçues circulent concernant l’immunité… Voici notre éclairage.
L’âge n’a aucun effet sur l’immunité
Faux. À partir de 40 ans, mais surtout après 65 ans, le système immunitaire se dégrade naturellement : c’est ce qu’on appelle l’immunosénescence. Après avoir atteint sa taille maximale lors de la puberté, la petite glande située à la base du cou (le thymus), où les lymphocytes T terminent leur maturation, s’atrophie, ce qui ralentit la production de ces globules blancs. Or ces derniers sont responsables de l’immunité cellulaire, car ils sont chargés de détruire les cellules reconnues comme infectées. Avec les années, ils sont moins nombreux. D’autre part, les globules blancs dans leur ensemble réagissent moins vite, favorisant les inflammations et les infections, deux des principaux facteurs d’affaiblissement du système immunitaire. Les personnes âgées deviennent donc plus fragiles et développent plus souvent des complications lorsqu’elles tombent malades.
Le stress fait baisser l’immunité
Vrai. En présence d’un stress physique ou psychologique, des hormones comme l’adrénaline, la noradrénaline ou le cortisol sont libérées en quantité dans l’organisme. Or l’augmentation du taux de ces hormones du stress provoque, d’une part, une altération de la réaction inflammatoire des cellules immunitaires et, d’autre part, une diminution de leur nombre et de leur activité.
Guéri d’une infection, je suis immunisé à vie
Vrai et faux. Certaines de nos cellules immunitaires conservent en mémoire les infections déjà vaincues. Seul problème, ces cellules mémoires ne sont pas immortelles et leur durée de vie est variable. Si elles reconnaissent le virus de la rougeole, de la varicelle ou des oreillons, elles ne peuvent pas toujours identifier le virus de la grippe ou le coronavirus, qui mutent rapidement. C’est la raison pour laquelle les vaccins contre la Covid-19 ou la grippe doivent être administrés régulièrement.
Le manque de sommeil affaiblit les défenses
Vrai. Le sommeil joue un rôle de régulation du système immunitaire. Des nuits de moins de 6 heures perturbent la fabrication et la circulation des lymphocytes, qui se dirigent vers les points d’entrée des virus et autres bactéries pendant le sommeil. Une nuit hachée provoque aussi une baisse du taux de certaines interleukines, des protéines dotées de propriétés antivirales. Ces deux éléments combinés favorisent une plus grande fragilité face aux maladies.
Les défenses immunitaires sont moins efficaces pendant la grossesse
Vrai. Les défenses immunitaires des femmes enceintes sont moins efficaces en raison d’un phénomène appelé la « tolérance fœto-maternelle ». Pour être accepté par l’organisme de sa mère, qui le considère comme un corps étranger génétiquement différent à 50 % (puisque la moitié de ses gènes est d’origine paternelle), le fœtus produit des molécules HLA-G qui inhibent le système immunitaire maternel. Pendant 9 mois, les futures mamans présentent donc un plus grand risque de développer des maladies bénignes, mais aussi de faire des complications si elles contractent certaines infections, comme la varicelle ou la listériose.
© C i E M / Violaine Chatal