En France, seuls 40 % des appareils électriques et électroniques en panne sont réparés. L’objectif des pouvoirs publics est de porter, en cinq ans, cette proportion à 60 % grâce à un indice de réparabilité affiché sur les produits concernés. Explications.
L’indice de réparabilité avait été notamment proposé par l’Ademe (Agence de la transition écologique) dans sa « Feuille de route économie circulaire » en 2018. « Cela a débouché sur la proposition de loi Agec [loi Anti-gaspillage pour une économie circulaire, NDLR] », indique Erwann Fangeat, expert au sein de la direction Économie circulaire et déchets de l’Ademe. Depuis le 1er janvier 2021, cinq familles de produits doivent afficher cet indice : lave-linge à hublot, smartphones, téléviseurs, ordinateurs portables, tondeuses à gazon électriques.
Comment est-il calculé ?
Cinq critères s’appliquent à l’ensemble des équipements pour déterminer une note sur 10, accompagnée d’un code couleur : documentation technique, disponibilité des pièces détachées, prix de ces dernières, démontabilité (facilité de démontage du produit) et un critère spécifique à chaque catégorie de produit (par exemple, pour les smartphones, l’assistance à distance sans frais et la possibilité de réinitialiser son logiciel). « Cette note donne au consommateur une information simple et lisible sur la réparabilité du produit au moment d’un achat », précise Erwann Fangeat. Plus la note indiquée sur le produit ou sur l’emballage est élevée, plus votre appareil sera facile à réparer. « L’autre objectif de cet indice est que les fabricants puissent améliorer la réparabilité de leurs produits et faire de l’écoconception », ajoute-t-il.
Bientôt un indice de durabilité
L’indice de réparabilité deviendra obligatoire pour de nouveaux équipements d’ici 2023 : lave-linge frontaux, tablettes, aspirateurs, nettoyeurs à haute pression, lave-vaisselle. « La suite de nos travaux, c’est l’indice de durabilité. L’idée est de compléter la partie réparabilité par un critère basé sur la fiabilité, la robustesse et l’évolutivité du produit, notamment sur la partie logicielle », poursuit l’expert de l’Ademe. Il deviendra obligatoire à partir du 1er janvier 2024. Ces deux indices cumulés permettront de faire le choix d’un équipement fiable lors de sa mise en vente, réparable et le plus durable possible. Erwann Fangeat rappelle que la phase de fabrication des équipements est aujourd’hui prépondérante dans leur cycle de vie, entraînant des conséquences écologiques importantes en termes d’utilisation des ressources naturelles et d’émission de gaz à effet de serre. « Plus longtemps nous utiliserons nos produits et moins nous fabriquerons d’équipements neufs, moins il y aura d’impact environnemental », fait-il remarquer.
© C i E M / Anne-Sophie Glover-Bondeau
Donnez une seconde jeunesse à vos appareils
Si votre équipement tombe en panne dans les deux ans qui suivent l’achat, la garantie légale de conformité s’applique. Au-delà de cette période, il vous faut faire appel à un réparateur. Vous trouverez des coordonnées de réparateurs sur le site Reparacteurs.artisanat.fr ou sur Longuevieauxobjets.gouv.fr. Ce dernier propose également des conseils d’entretien et de réparation, lorsque cela est possible.